Prévalence et facteurs de risque de sarcopénie chez les adultes en maisons de soins

H. E. Senior, T. R. Henwood, E. M. Beller, G. K. Mitchell, J. W.L. Keogh

Maturitas.2015; 82: 418–423

La sarcopénie est un syndrome gériatrique qui se traduit par la perte progressive de masse musculosquelettique et de la fonction musculaire. Ce syndrome est connu pour augmenter le risque d’invalidité, de chutes et de blessures associées, de perte d’autonomie, d’hospitalisation et de mortalité.

Cette étude visait à évaluer la prévalence et les facteurs de risque de sarcopénie chez 709 les adultes âgés en résidences pour les personnes âgées en Australie, à l’aide des critères du Groupe de travail européen sur la sarcopénie chez les personnes âgées (EWGSOP).

La sarcopénie a été définie selon les critères de l’EWGSOP (observation à la fois d’une masse musculaire faible et d’une fonction musculaire réduite).

L’indice de masse squelettique par analyse de l’impédance bioélectrique, la force musculaire à partir de la force de préhension et les performances physiques par le test SPPB (short physical performance battery) de marche sur 2,4 m ont été déterminés.

Chez quarante pour cent des participants, la sarcopénie a été diagnostiquée et 95 % d’entre-eux ont été classés comme souffrant de sarcopénie sévère.

L’indice de masse corporelle (IMC) (rapport de risque [RR] = 0,86; intervalle de confiance de 95 % [IC] = 0,78–0,94), les performances physiques faibles (RR = 0,83 ; IC de 95 % = 0,69–1,00), état nutritionnel (RR = 0,19 ; IC de 95 % = 0,05–0,68) et le temps passé en position assise (RR = 1,18 ; IC de 95 % = 1,00–1,39) ont été des facteurs prédictifs de la sarcopénie dans la régression logistique unidimensionnelle. Cependant, seul un IMC bas (RR = 0,80 ; IC de 95 % = 0,65-0,97) a conservé son pouvoir prédictif lors du test par régression logistique unidimensionnelle.

Commentaire: Ces constatations démontrent que les résidents des maisons de soins sont associés à une prévalence au moins deux fois plus importante de sarcopénie (40,2 %) que les adultes résidant en milieu communautaire (1 à 29%) et ceux admis dans les unités hospitalières de soins gériatriques aigus, l’IMC bas étant un indicateur significatif du risque accru de sarcopénie.

Étant donné la prévalence élevée de sarcopénie chez les résidents des maisons de soins, le développement et la mise en place de mesures fondées sur des données probantes dans la pratique clinique est indispensable.

Les interventions visant à prévenir et à réduire l’apparition de la sarcopénie devraient probablement intégrer une combinaison de mesures à base d’exercices physiques pour accroître la force musculaire et améliorer les performances physiques, et de mesures nutritionnelles pour augmenter la synthèse protéique.