R.J. Kamil, J. Betz, B. Brott Powers, S. Pratt, S. Kritchevsky, H.N. Ayonayon, T.B. Harris, E.Helzner, J.A. Deal, K. Martin, M. Peterson, S. Satterfield, E.M. Simonsick, F.R. Lin, for the Health ABC study
Journal of Aging and Health. 2016;28(4):644-60
La contribution des troubles de l’audition, très fréquents chez les personnes âgées mais sous traités, au risque de fragilité, fait l’objet de peu de recherches.
L’objectif de cette étude était de déterminer si les TA chez les personnes âgées étaient associés au développement de la fragilité et à la survenue de chutes.
Les données issues de l’étude prospective observationnelle sur la santé, le vieillissement et la composition de l’organisme (étude Health ABC) menée auprès de 2 000 personnes âgées résidant en milieu communautaire aux États-Unis (âgés de 70 à 79 ans), enrôlés entre 1997 et 1998, ont été analysées.
L’audition a été définie par la moyenne des sons purs des seuls d’audition à 0,5, 1, 2 et 4 kHz au niveau de l’oreille à la meilleure audition. La fragilité a été définie comme une vitesse de marche < 0,60 m/s et/ou l’incapacité à se lever d’une chaise sans s’aider des bras. Les chutes ont été évaluées annuellement par auto déclaration. Les personnes âgées présentant des TA modérés à plus sévères ont été associées à un risque accru de développement de la fragilité (rapport de risque ajusté [RR] = 1,63 ; intervalle de confiance de 95 % [IC] = [1,26 ; 2,12]) par rapport à des individus à l’audition normale. Les TA modérés à plus sévères ont été associés de façon significative à une augmentation plus élevée du pourcentage annuel de probabilité de chute dans le temps (9,7 % ; IC de 95 % = [7,0 ; 12,4] par rapport aux individus à l’audition normale (4,4 %, IC de 95 % = [2,6 ; 6,2]).




Commentaire: Cette étude a démontré que des TA modérés ou plus sévères sont associés à un risque accru de développement de la fragilité au fil du temps, quel que soit l’âge, les caractéristiques démographiques et les facteurs de risque cardiovasculaire. En outre, elle révèle une association entre les TA et un risque annuel de chute accru. D’autres recherches doivent être menées pour déterminer les voies mécanistiques sous-jacentes de ces associations et pour définir si les traitements de la perte de l’audition pourraient influencer ces voies.