C. Beaudart, J.Y. Reginster, J. Petermans, S.Gillain, A. Quabron, M. Locquet, J. Slomian, F. Buckinx, O. Bruyère
Experimental Gerontology. 2015;69: 103–110
Le projet SarcoPhAge (sarcopénie et déficience physique apparaissant avec l’âge) est une étude longitudinale prospective sur 5 ans portant sur 534 sujets âgés belges, volontaires et résidant en milieux communautaires (âgés de 65 ans ou plus). L’objectif est d’évaluer la prévalence de la sarcopénie et des composantes physiques à l’aide d’un algorithme de diagnostic développé par le groupe de travail européen sur la sarcopénie chez les personnes âgées (EWGSOP).
Lors de l’évaluation initiale, la prévalence de la sarcopénie s’élevait à 13,7 % (14,9 % chez les femmes et 11,8 % chez les hommes).
Les sujets sarcopéniques étaient plus âgés et souffraient plus souvent de malnutrition ; leur Indice de Masse Corporelle (IMC) était plus faible, ils affichaient des circonférences du mollet, de la taille, du poignet et du bras plus réduites, ils présentaient davantage de déficiences cognitives (mini examen de l’état mental) et de comorbidités, et consommaient plus de médicaments. S’agissant du fonctionnement physique, la qualité de vie des sujets sarcopéniques liée à leur état de santé physique était plus mauvaise (SF-36), ces derniers étaient exposés à un risque plus élevé de chutes (test du lever et marcher chronométré) et à une fragilité plus prononcée (Fried), se sentaient plus souvent fatigués en accomplissant les activités de la vie quotidienne (test de mobilité), présentaient une masse grasse moins importante et manifestement une masse maigre plus réduite.
Les femmes sarcopéniques étaient également plus dépendantes en termes de travaux ménagers et de gestion des finances (échelle de Lawton) que les femmes non sarcopéniques.
En conclusion, la sarcopénie semble être associée à de nombreuses composantes cliniques néfastes, faisant de ce syndrome gériatrique un véritable problème de santé publique. Les données de suivi de l’étude SarcoPhAge seront utiles à l’évaluation des résultats pour la sarcopénie basés sur l’algorithme de diagnostic de l’EWGSOP et ses différents seuils proposés.




Commentaire : Cette étude confirme que la sarcopénie a des conséquences lourdes sur la fonction physique et cognitive, à l’origine d’une qualité de vie réduite. Pour cette raison, l’élaboration de stratégies permettant d’identifier de manière précoce cette pathologie gériatrique et de la traiter efficacement est primordiale.