La fragilité est associée à l’horloge épigénétique mais pas à la longueur des télomères dans une cohorte allemande

L.P. Breitling, K.U. Saum, L. Perna, et al.

Clinical Epigenetics. 2016;8:21

Les schémas de méthylation de l’ADN sont connus pour changer avec l’âge chronologique. L’âge chronologique d’un individu peut être estimé avec précision à partir des données de méthylation de l’ADN. La différence entre l’âge estimé de méthylation estimé (âge MADN) et l’âge chronologique a été qualifié d’« accélération de l’âge ». Selon des suppositions récentes, l’horloge épigénétique, notamment l’accélération de l’âge, coïnciderait étroitement avec une multitude de phénotypes de maladie. Cependant, un manque de données subsiste sur son association avec la longueur des télomères et la fragilité, lesquels peuvent être assimilés à des corrélats majeurs de l’âge au niveau génomique et clinique, respectivement.

Lors de cette étude, des analyses d’interaction ont été effectuées pour déterminer si l’âge MADN altère l’association entre LT et fragilité.

Chez 1820 sujets issus de l’étude de cohorte ESTHER portant sur l’ensemble de la population âgée en Allemagne, l’âge de méthylation de l’ADN a été calculé à partir d’un système de prédiction de 353 locus développé dans le cadre d’une vaste méta étude, et l’accélération de l’âge épigénétique basée sur la différence a été calculée par soustraction de l’âge chronologique à l’âge de méthylation estimé. Aucune corrélation entre l’accélération de l’âge épigénétique et la longueur des télomères n’a été constatée. Toutefois, une association a été observée entre l’accélération de l’âge de méthylation de l’ADN et une mesure globale de la fragilité, se traduisant par l’augmentation significative des déficits cumulés avec l’accélération croissante de l’âge.

Commentaire: Les résultats de la présente étude suggèrent que l’accélération de l’âge épigénétique coïncide avec les phénotypes liés au vieillissement pertinents sur le plan clinique (perte osseuse, sarcopénie, exc.) par des voies non liées à la sénescence cellulaire telle qu’évaluée par la longueur des télomères. Des approches innovantes comme la randomisation mendélienne seront nécessaires pour déterminer si l’accélération de l’âge épigénétique joue effectivement un rôle occasionnel dans le développement de phénotypes cliniques.