Relation entre concentration urinaire en polyphénols totaux et phénotype de la fragilité au sein d’une population des personnes âgées résidant en milieu communautaire : étude InCHIANTI.

M. Urpi-Sarda, C. Andres-Lacueva, M. Rabassa, C. Ruggiero,R. Zamora-Ros, S. Bandinelli, L. Ferrucci, A. Cherubini

J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2015;70(9):1141-7

Les polyphénols sont des substances phytochimiques présentes dans les aliments d’origine végétale (les fruits et les légumes par exemple). Certaines études ont fait état d’une association inverse entre des régimes riches en polyphénols et le risque de maladies cardiovasculaires, certains cancers, le diabète, le décès prématuré ainsi que les limitations fonctionnelles et des cas d’invalidité.

De nombreux scientifiques considèrent que les effets des polyphénols sur la santé dépendent de la quantité de polyphénols consommés, de leur biodisponibilité et bioactivité, ces éléments ne pouvant pas être déterminés par l’évaluation de l’apport alimentaire en polyphénols totaux (APT). La concentration urinaire en polyphénols totaux (UPT) pourrait être une mesure plus efficace.

Le but de cette étude était de définir si l’exposition aux polyphénols, mesurée en UPT ou en APT, était associée au syndrome de fragilité et à ses critères individuels au sein d’une population de personnes âgées résidant en milieu communautaire.

Les données au début de l’étude se rapportant à 811 participants de l’étude Invecchiare in Chianti (étude InCHIANTI) âgés de 65 ans ou plus ont été utilisées. L’UPT a été déterminée par analyse de laboratoire. Le APT a été estimé à l’aide d’un questionnaire validé sur la fréquence de consommation des aliments et de la base de données de l’étude InCHIANTI sur les polyphénols.

Les données obtenues démontrent que les concentrations en APT et en UPT ont diminué progressivement en partant des participants non fragiles pour arriver aux participants fragiles. Les participants du tertile le plus élevé, comparés à ceux du tertile le plus bas, ont été associés à la probabilité la plus faible d’être à la fois fragiles (rapport de risque [RR] = 0,36 [0,14–0,88], p = 0,025) et en phase précoce de fragilité (RR = 0,64 [0,42–0,98], p = 0,038). L’épuisement et la lenteur ont été les seuls critères individuels de fragilité clairement associés aux tertiles UPT.

Commentaire : Ces données fournissent une nouvelle preuve suggérant que chez les personnes âgées, un régime riche en polyphénols peut avoir un effet protecteur contre la fragilité. L’effet protecteur des polyphénols sur la fragilité pourrait être dû à leur action anti-inflammatoire et anti-oxydante. Ces constatations devraient être confirmées par des études longitudinales.